En France, depuis 2006, le 10 mai est la "journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition". Une cérémonie officielle, présidée par Elisabeth Borne, s’est tenue au Jardin du Luxembourg à Paris, sans prise de parole officielle.
Depuis 2006, le 10 mai marque la "journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition". Une date choisie par l’ancien président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage alors dirigé par l’écrivaine Maryse Condé.
« Cette date ne se substituera pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d’Outre-mer. Mais dès le 10 mai de cette année, des commémorations seront organisées dans les lieux de mémoire de la traite et de l’esclavage en métropole, en outre-mer, et sur le continent africain », déclarait alors Jacques Chirac lors d’une allocution le 30 janvier 2006.
Cette date, hautement symbolique, fait référence au jour de l'adoption par le Sénat du texte définitif de la loi Taubira du 21 mai 2001. Par cette loi, la France reconnaît que “la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes et dans l'océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité”.
Mais cette date du 10 mai ne fait pas l'unanimité. Le Comité 98 milite depuis une vingtaine d'années pour que la date officielle de la commémoration de l’abolition soit le 23 mai. Selon le CM98, cette date doit permettre de rendre hommage aux victimes de la traite négrière.
Hommage au héros de Saint-Domingue
Le 10 mai est célébré dans plusieurs villes de France. À Paris, une cérémonie officielle s’est tenue en présence d’Élisabeth Borne, la Première Ministre, de Gérard Larcher, le président du Sénat, de Jean-Marc Ayrault, le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et d'autres membres du gouvernement. Cette commémoration a notamment été marquée par l’absence du président Emmanuel Macron et le silence de la Première Ministre pourtant présente.
À cette occasion, un hommage solennel à Toussaint Louverture, suivi d’un dépôt de gerbe, a été rendu. Né esclave en 1743 à Saint-Domingue, Toussaint Louverture a joué un rôle historique pendant la Révolution Haïtienne qui aboutit à l'indépendance de toute l'île de Saint-Domingue. Il est devenu un symbole fort pour Haïti et pour les populations opprimées.