"Aucun dossier n'a été détourné", assure l'association Phyto-Victimes
Au lendemain des accusations portées par le Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides, Phyto-Victimes se défend. "Aucun dossier n'a été détourné", affirme l'association. La Préfecture de Martinique souligne pour sa part le rôle "facilitateur" de l'État auprès des victimes.
Le Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides a détaillé ses inquiétudes concernant le traitement des dossiers qui leurs sont confiés, lors d'une conférence de presse, le 25 mai dernier. Selon ses avocats, ces dossiers, une fois remis au Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides, étaient récupérés et traités par Phyto-Victimes.
Faux, selon l'association d'aide aux professionnels victimes des pesticides, qui publie un communiqué en guise de réponse. "Aucun dossier n'a été "détourné" vers l'association contre la volonté du demandeur ou de son conseil. Chaque victime a la totale liberté de choisir ses accompagnants", souligne l'association Phyto-Victimes avant d'affirmer :"Les propos tenus dans la lettre ouverte ne sont donc pas conformes à la réalité de l'intervention Phyto-Victimes aux Antilles."L'association rappelle aussi : "Force est de constater que les victimes sont satisfaites de nos interventions, des reconnaissances de maladies professionnelles et des indemnisations obtenues."
Également dénoncée par le Collectif, la faiblesse des indemnisations obtenues par certaines victimes. Un état de fait que l'association Phyto-Victimes ne nie pas : "Nous savons que les indemnisations peuvent paraire faibles pour des pathologies graves. Là encore, nous nous battons pour les améliorer."
132 dossiers déposés
Les propos tenus par les représentants du Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides et ses avocats ont aussi fait réagir la Préfecture de Martinique. Dans un communiqué publié mercredi 29 mai, elle "tient à rétablir les faits quant au Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides (FIVP)".
Contrairement à ce qu'affirme le Collectif, explique la Préfecture, "l'État n'intervient pas dans les décisions du FIVP et dans les montants des indemnisations."
Par ailleurs, "chaque victime professionnelle de pesticides (chlordécone ou autres) a l'entière liberté d'établir son dossier avec l'assistance de son choix."L'association Phyto-Victimes ne représente pas l'État, clarifie la Préfecture, et n'est qu'une des options possibles pour accompagner les victimes, son avantage étant la gratuité.
À ce jour en Martinique, 132 dossiers ont été déposés au Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides ; 62 via l'association Phyto-Victimes et 70 par d'autres moyens.