Économie : la croissance s'essouffle mais l'emploi résiste
Après un redémarrage post-Covid sur les chapeaux de roues en 2022, la croissance amorce un net ralentissement au second trimestre 2023. C'est ce qui ressort de la publication du Cerom (Comptes économiques rapides pour l'Outre-mer) ce lundi.
Les signes d'essoufflement de l'économie se multiplient au second trimestre 2023. Selon les tendances conjoncturelles publiées par l'IEDOM, plus d'un patron sur 10 est inquiet pour la survie de son entreprise dans l'année à venir. Le nombre de défaillances a augmenté de 50% entre juin 2022 et juin 2023, particulièrement dans le secteur de l'hôtellerie-restauration. En parallèle, le nombre de création d'entreprises a chuté d'11,6%.
Les entreprises en difficulté, notamment avec des trésoreries tendues, pointent l'inflation et l'obligation de rembourser les Prêts garantis par l'État (PGE) contractés pendant la crise sanitaire.
Pour la première fois en 2 ans, l'indicateur du climat des affaires repasse sous la barre des 100 (qui est la moyenne sur une longue période) et se situe à 99,7 au 2ème trimestre 2023. Une dégradation qui doit se poursuivre, selon les prévision de l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer.
Un essoufflement sensible aussi du côté de la consommation : l'IEDOM constate que depuis le mois de juin, le nombre de paiements par CB est en diminution (-3%). Autre indicateur l'immatriculation des véhicules neufs, en baisse de -6,9% par rapport au début de l'année.
Redémarrage en trombe en 2022
La consommation qui est pourtant l'un des principaux moteurs de l'économie martiniquaise, après le tourisme. En 2022, selon le Cerom, la consommation des ménages a augmenté de 4,6% et dépasse le niveau d'avant-Covid. Même chose pour les dépenses des touristes su le territoire qui ont bondi de 111,7% et atteignent près de 500 millions d'euros.
Un redémarrage de l'économie en trombe en 2022, qui affiche un PIB de 9,5 milliards d'euros, ce qui porte la croissance de la Martinique en 2022 à 5,6%, bien au-dessus de la moyenne nationale (3,5%). L
Une croissance économique doublée d'une hausse sensible de l'emploi salarié. Entre 2021 et 2022, le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 6,3%.