Habitudes alimentaires : quelles différences entre la Martinique et l'Hexagone ?
Une étude de l’Insee réalisée avec la DAAF et l'ARS en 2017 a permis de révéler les différences entre les habitudes alimentaires des Martiniquais et des métropolitains. Selon celle-ci, la consommation de fruits, de légumes et de produits laitiers est moins fréquente en Martinique qu’en France hexagonale. À l’inverse, l’huile et les produits sucrés sont plus consommés sur l’île. En 2017, les aliments ultra-transformés représentent 19 % de la consommation alimentaire des ménages martiniquais contre 23% dans l’Hexagone.
Les achats alimentaires représentent 16% des dépenses des ménages Martiniquais. En incluant les dépenses dans les restaurants et les cantines, ce taux passe à 21,6 %. Il s’agit du 1er poste de dépense derrière les transports et devant les “biens et services divers”.
En Martinique, l’alimentation est un enjeu de santé publique puisque 53% des habitants sont en surpoids, contre 47% des métropolitains. Sur cette part de personnes en surpoids, on déplore 20% d’obésité contre 14% en France Hexagonale. Un chiffre en hausse depuis 2014.
Moins de fruits, de légumes mais beaucoup de riz
L'étude menée par l'institut de statistique montre que les ménages en Martinique consomment moins de fruits frais, surgelés, séchés par personne à leur domicile qu’en France métropolitaine, soit 1,36 fois moins.
Les foyers martiniquais consomment 36% de fruits et 43% de produits laitiers en moins. Un écart qui se révèle plus important chez les ménages les plus modestes.
Selon l’étude de l’Insee, les ménages consomment moins de matières grasses (- 12 %) par personne à leur domicile qu’en France métropolitaine, soit 1,12 fois moins.
Elle met également en évidence notre appétit pour le riz. Nous mangeons 173 % de riz en plus que les métropolitains. Les céréales, féculents et légumes secs sont davantage consommés en Martinique qu’en France hexagonale, en particulier par les plus modestes (+19 % par rapport aux autres ménages martiniquais).
Plus d’huile, de sucre brut et de boissons sucrées
Les achats de produits sucrés et de matières grasses diffèrent entre la Martinique et l’Hexagone. Sur l'île, nous consommons plus d’huile (58 % de plus) mais moins d’autres matières grasses comme la margarine que les Métropolitains (-41 %).
Nous achetons également plus de sucre brut (+20 %) et buvons plus de boissons sucrées (+35 %). Les ménages les plus modestes consomment, quant à eux, moins de produits sucrés (-22%).
Pour rappel, la loi Lurel, mise en place en 2016, a permis de réduire les teneurs en sucre ajouté des produits laitiers, des crèmes glacées et des boissons sucrées vendus dans les régions d’Outre-mer avec celles de produits similaires en France métropolitaine, car elles étaient plus élevées dans ces aliments produits localement.
La production locale privilégiée
Si les Martiniquais sont moins nombreux que les habitants de la France métropolitaine à consommer "cinq fruits et légumes par jour", l’étude montre une préférence pour la production locale. En Martinique, la quantité de fruits achetée par personne est inférieure de 36 % à la France métropolitaine et de 9 % pour les légumes.
Cependant, les Martiniquais préfèrent acheter des produits issus de la production locale comme les bananes fraîches (+40 %) et les choux frais (+69 %), au détriment des fruits frais à noyaux, baies et agrumes (−63 %).
Une consommation d’alcool moins importante
Contrairement à certaines idées véhiculées, l'alcool est moins consommé en Martinique qu’en France métropolitaine (-46 %). Cependant, les spiritueux ont la faveur des Martiniquais, qui en consomment 13 % de plus. Cette consommation des spiritueux est liée à la production locale de rhum.