La 2ème édition du colloque Georges Gratiant s’est tenue ce mardi 20 juin à l’Institut Martiniquais du Sport. Thème de cette journée : “La liberté de parole à l’épreuve de la Covid-19”.
Le colloque Georges Gratiant s’est déroulé ce mardi 20 juin, à l’occasion du 31ème anniversaire de la mort de celui qui donne son nom à l'événement. Organisé par le bâtonnier Georges-Emmanuel Germany, il s'est tenu sous la présidence des professeurs Roger Salamon et Christian Perronne.
Cette journée de réflexion et d’échanges sur la liberté de la parole était orientée autour de 4 tables rondes : parole légitime, parole éthique, parole intéressée et la parole résistante de la Guadeloupe et de la Martinique.
"Nous avons voulu à travers le thème de la liberté de parole à l’épreuve de la COVID-19 permettre un échange, un débat contradictoire entre des gens qui ne parlent pas depuis deux ans les uns avec les autres. Cette liberté de ton, cette explosion de joie dans le public de pouvoir enfin libérer la parole, c'est en fait la victoire de la liberté", affirme le bâtonnier Georges-Emmanuel Germany.
Le colloque Georges Gratiant est aussi l’occasion de se souvenir de cet illustre Martiniquais. Né au Saint-Esprit le 6 janvier 1907, l’avocat et homme politique martiniquais meurt le 20 juin 1992 à l’âge de 85 ans. Il fonde dans les années 1930 le Parti Communiste Martiniquais avec Thélus Léro, René Ménil et Victor Lamon. Six ans plus tard, ils opèrent une fusion avec le groupe “Jean Jaurès” pour former en 1938 la “Région Communiste de la Martinique”.
Georges Gratiant fut maire du Lamentin, de 1959 à 1989 et président du Conseil Général de la Martinique de 1946 à 1947. Après 30 ans de mandature au Lamentin, il soutient la candidature de son premier adjoint Pierre Samot, qui lui succédera.
Militant communiste intrépide, il est un connu mondialement pour ses plaidoiries redoutables. Georges Gratiant a notamment défendu les “16 de Basse-Pointe”, les ouvriers agricoles accusés d’avoir tué de 36 coups de coutelas un administrateur béké sur l'habitation Leyritz à Basse-Pointe, le 6 septembre 1948. Au procès à Bordeaux en 1951, l’avocat martiniquais contribue grandement à l'acquittement des ouvriers agricoles.
Georges Gratiant a passé sa vie à se battre contre les injustices, notamment à travers son métier d'avocat. Il participe activement aux luttes anticolonialistes et prend fait et cause pour la "dignité martiniquaise", notamment dans l'affaire O.J.A.M. et lors de la grève des ouvriers de la banane de février 1974.