Fort-de-France
Economie
Par Meck Marlène
Publié le 25/04/2021 à 19:23

Crise sanitaire : l'économie martiniquaise ploie mais ne rompt pas

Touchée mais pas coulée ! La crise sanitaire a eu de lourdes conséquences sur l’économie martiniquaise qui perd au moins 3 points de produit intérieur brut en 2020. Mais les effets de la crise sont beaucoup moins marqué qu’en France hexagonale. La Martinique a notamment su rebondir plus vite dans les périodes d’accalmie. C’est ce qui ressort de l’étude que vient de publier l’Institut d’émission des départements d’Outre-Mer sur l’économie du territoire en 2020.

Magasins fermés, tourisme à l’arrêt, confinement généralisé… Comme partout en France, le premier confinement démarré mi-mars 2020, a donné un coup de frein général à l’économie aussi en Martinique.

70% des chefs d’entreprises accusent une baisse de leur chiffre d’affaires au premier semestre et le climat conjoncturel est à son plus bas niveau depuis les événements sociaux de 2009. Le recul de l’activité économique lié à ce premier confinement est estimé à 20%. Pourtant, le coup de frein a été moins brutal que dans l’Hexagone et le redémarrage de l’économie au second semestre est plus rapide. Trois raisons principales à cela selon l’Institut d’émission des départements d’Outre-Mer, l’Iédom.

En 2020, le virus a moins circulé en Martinique que sur le continent. Certains secteurs, comme le tourisme, l’hôtellerie, les salles de spectacle ou encore la restauration, ont pu ouvrir et reprendre une activité quasi-normale pendant plusieurs mois.

L’activité dans le BTP a chuté de 34% mais les chantiers n’ont pas été complètement arrêtés. Certains, comme le nouveau lycée Schoelcher de Fort-de-France, sont reportés mais les sociétés fonctionnent et notamment les petites entreprises spécialisée dans le second-oeuvre s’adaptent rapidement aux nouvelles conditions sanitaires.

Plus de la moitié des revenus déclarés par les ménages martiniquais ne dépendent pas du secteur marchand ; les pensions, les retraites et le secteur public représentent 57% des revenus. C’est deux fois plus qu’en France hexagonale et c’est ce qui a permis de protéger une partie des foyers des fortes baisses de revenus.

Entre la prise en charge du chômage partiel et les prêts garantis par l’État, les aides gouvernementales ont apporté à l’économie martiniquaise un soutien de près de 10 points de PIB.

Le tourisme est de loin le secteur qui paye le plus lourd tribut à la crise économique liée à la pandémie. Le flux de voyageurs a chuté de 41,9%  en un an. Les sommes déboursées par les touristes sont passées de 490 millions d’euros en 2019 à 254,4 millions d’euros en 2020, c’est presque moitié moins.

Selon l’Iédom, les particuliers et certaines entreprises ont économisés par la force des choses en 2020. En tout, près d’un milliard d’euros d’épargne et de trésorerie qui pourraient relancer l’économie martiniquaise. D’autant plus qu’on assistera sans doute à un retrait des aides publiques. Mais pour investir ou consommer, il faut que la confiance soit là. Les perspectives pour 2021 sont donc une nouvelle fois tributaires de l’évolution de la crise sanitaire.