Suite aux accusations de plagiat, la créatrice du “drapeau au colibri”, vainqueur de la consultation populaire de la CTM sur le choix de l’hymne et du drapeau de la Martinique, s’est exprimée sur les réseaux sociaux. Elle explique également la symbolique du petit volatile.
Voilà une semaine que les résultats de la consultation populaire ont été révélés et la polémique autour du “drapeau colibri” perdure. Chanson de carnaval, image détournée, memes : la polémique s’est matérialisée sous diverses formes sur les réseaux sociaux comme dans la rue.
Face aux accusations de plagiat et de vol, Anaïs Delwaulle, auteure du drapeau plébiscité par 73% des votants, a décidé de prendre la parole sur son compte Instagram.
L’entrepreneuse martiniquaise a dans un premier temps été accusée d’avoir volé le drapeau de l’association carnavalesque “Madousiwo”. Faux, répond-elle dans sa publication. Anaïs Delwaulle est “bel et bien la créatrice du drapeau colibri”.
"Mon drapeau a été envoyé en Janvier 2019, publié sur les réseaux sociaux en Avril 2019. L'association a repris ce drapeau en le modifiant un peu et l'a arboré en Février 2020 lors du carnaval”, éclaircit-elle, photo à l’appui.
Cette dernière a soumis une première version de l'emblème en 2019, lors de la 1ère consultation lancée par Alfred Marie-Jeanne, alors président du Conseil Exécutif de la CTM. Proposition qui n’avait pas été retenue, mais qui avait suscité des réactions positives sur Internet.
Pour cette nouvelle consultation, elle décide alors de représenter le même drapeau “en le changeant un peu (pour le rendre un plus au goût du jour)”, précise la jeune Martiniquaise.
Utilisation illégale du colibri ?
En ce qui concerne les accusations de plagiat du Colibri, la créatrice indique avoir acheté une image libre de droit disponible sur Shutterstock. Si cette licence autorise une utilisation illimitée pour tirage, publicité, emballage ou encore merchandising, elle ne permet pas sa modification. Le colibri qui apparaît sur le nouvel emblème choisi par les Martiniquais utilise une image libre de droit du designer Ouzbek "FoxyBear".
La couleur du colibri, initialement multicolore sur la banque d’image, a été retouchée. C'est donc un colibri noir qui figure au centre de l'étendard.
“En toute transparence je ne savais pas que ça ne rentrait pas en compte dans la licence”, se défend la créatrice.
Pourquoi un colibri ?
Sur les réseaux sociaux, le colibri a fait naître une polémique. On parle même d’un “Colibri Gate”. Beaucoup d’interrogations et de témoignages de mécontentement ont surgi.
“Sérieux???? Notre drapeau c’est le colibri ! Non je refuse”, écrit un premier sur Twitter. “Je ne sais pas pour vous mais sur mon drapeau y’a ZÉRO colibri et il n’y en aura jamais”, s’insurge un autre sur le même réseau.
Chacun y est allé de son explication. Pour tenter d’y mettre un terme, Anaïs Delwaulle a tenu à justifier ce choix.
“On passe du méchant serpent au gentil colibri”, amorce-t-elle. “De part le fait que le colibri possède la faculté de voler en arrière, il symbolise la faculté de regarder vers le passé, tout en continuant avec sa vie. Il symbolise la faculté du cœur de s’ouvrir à nouveau et à se soigner malgré les blessures et de continuer à aller de l'avant. L'énergie du colibri symbolise la vigueur et l'activité constante. Le mouvement de ses ailes peut être vu comme un symbole infini. Le colibri symbolise également la paix et le respect grâce à son caractère noble et tranquille”, développe-t-elle.
Le drapeau sera voté par les élus de l’Assemblée de Martinique lors de la plénière de février prochain.
