Société
Par ITR
Publié le 19/08/2023 à 00:03

Harcèlement scolaire : l'élève responsable pourra être transféré dans un autre l'établissement

Un élève auteur de harcèlement scolaire ou de cyberharcèlement pourra désormais quitter l’établissement dans lequel il est inscrit. De nouvelles sanctions contre ce fléau, qu'est le harcèlement, sont entrées en vigueur ce jeudi 17 août 2023.

Le gouvernement avait érigé le harcèlement scolaire en priorité nationale après le suicide d’une adolescente de 13 ans, au mois de mai dernier. Aujourd’hui, un décret visant à renforcer les mesures mises en place contre le harcèlement scolaire a été publié au Journal Officiel. Il comprend une mesure-phare. Désormais, un élève responsable de harcèlement pourra être transféré dans un autre établissement. Jusqu’à présent, ce changement était imposé à la victime. 

« Lorsque le maintien d'un élève constitue un risque pour la santé ou la sécurité d'autres élèves malgré la mise en œuvre des mesures arrêtées par le directeur d'école après examen de la situation de l'élève par l'équipe éducative, le directeur académique des services de l'éducation nationale peut demander au maire de procéder à la radiation de l'élève de son école », stipule le décret.

Après l'admission de l'élève dans sa nouvelle école, le chef d’établissement devra veiller à la mise en place d’un suivi pédagogique et éducatif renforcé de l'élève au moins jusqu'à la fin de l'année scolaire en cours. 

Cependant, lorsque la commune ne compte qu'une seule école publique, la radiation de l'élève ne pourra intervenir que si l'édile d'une autre commune accepte de procéder à son inscription dans une école de sa commune.

Une mesure peu convaincante

Du côté des syndicats de parents d’élèves, la mesure gouvernementale peine à convaincre.

« C’est une mesure qui a notre sens n’a pas beaucoup de sens puisque aujourd’hui, encore une fois, on se rend bien compte que le parent est totalement hors-jeu.[…] on peut le regretter », déplore Bruno Daniel, le président de la FCPE Martinique.

« Est-ce que déplacer le harceleur règle le problème? […] In fine, quel est le résultat de tout ça? Est-ce que la problématique est réglée ou pas ? Est-ce qu’il y a un suivi ? Nous savons très bien que les élèves qui sont harceleurs, souvent ont des soucis au sein de la famille en autre. Donc qu'est-ce qui est fait? », interroge ce dernier. 

Et de conclure : « Aujourd’hui nous avons les réseaux sociaux, donc le harcèlement n’est plus juste dans l’enceinte de l’établissement.  […] Il y a de beaux discours qui sont pondus mais on reste quand même sur notre faim ». 

Selon un rapport du Sénat, 800 000 à 1 million d’enfants, soit 6 à 10 % des élèves, subiraient une forme de harcèlement lors de leur scolarité. À la rentrée, la Première ministre Élisabeth Borne, présentera un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire.