soUne étude statistique de l’Insee met en évidence la gravité de la propagation de la pandémie de Covid-19 qui s’est particulièrement manifestée au milieu de l'année 2021. La Martinique enregistre 4 640 décès soit 1 054 de plus que l’année précédente.
Si sur la période 2010-2020, la hausse tendancielle des décès était principalement expliquée par le vieillissement de la population martiniquaise, l’apparition de la pandémie du Covid-19 au début de l’année 2020 a amplifié cette hausse des décès, particulièrement en 2021.
Un pic des décès après celui des contaminations
En 2021, la Martinique enregistrait 4 640 décès toutes causes confondues. Une hausse de 29 % (soit 1 054 décès) par rapport à l’année précédente et de 36 % (soit 1 214 décès) par rapport à la moyenne des années 2018 et 2019.
“Une large proportion de ces décès supplémentaires suivent l’évolution des cas positifs à la Covid-19, illustrant le caractère mortifère du virus. Ce n’est plus le cas en 2022, la mutation du virus étant devenue moins létale. La pandémie a particulièrement affecté l’île entre juillet et octobre 2021”, précise l’Insee.
Le COVID-19 frappe la Martinique à partir du 2nd semestre 2021
L’étude de l’Insee souligne qu’au premier semestre 2021, la Martinique a été relativement épargnée par la troisième vague de l’épidémie qui ailleurs s’est propagée entre janvier et juin. La situation s’est dégradée fortement à l’arrivée de la quatrième vague, en juillet.
Le nombre de décès a considérablement augmenté au début du deuxième semestre avec un pic remarquable au mois d’août. Par rapport à la moyenne 2018-2019, 576 décès de plus ont été enregistrés en un mois, “tous ne sont cependant pas imputables à la Covid”, précise l’Insee.
Entre septembre et décembre, bien que le nombre de décès mensuels supplémentaires ait diminué, le nombre de décès est resté significativement au-dessus des contingents moyens de 2018-2019. En décembre 2021, la pandémie pèse encore sur l’excédent des décès puisque l’augmentation de la mortalité reste soutenue, (+21 % de décès par rapport à la moyenne 2018-2019).
Les « 75 ans et plus », les plus concernés
En 2021, l’augmentation du nombre de décès était très forte chez les personnes de 75 ans et plus. Au total, 2 874 d’entre elles sont décédées, soit 612 de plus que la moyenne 2018-2019. Cette classe d’âge portait ainsi la moitié des décès supplémentaires de l’année.
La pandémie s’est traduite par une augmentation globale des décès dans l’ensemble des classes d’âge. Les personnes de 65 à 74 ans étaient les plus touchées avec 307 décès supplémentaires en 2021 par rapport à la moyenne 2018-2019 (+58 %). Les personnes de 85 ans et plus ont subi une évolution moins forte (+24 %) tandis que les moins de 35 ans connaissent la plus faible augmentation (+8 %).
En 2021, le nombre de décès supplémentaires des hommes (+635 décès par rapport à 2018-2019) était plus important que celui des femmes (+580 décès). Les évolutions par genre entre la moyenne de 2018-2019 et l’année 2021 étaient toutefois proches, le nombre décès de femmes s’accroissant de 35 % contre 36 % pour les hommes.
Hausse des décès à l’hôpital
En 2021, 46 % des décès ont été déclarés à l’hôpital ou en clinique (43 % en 2018-2019) alors que 43 % sont survenus dans un logement (46 % en 2018-2019). En 2021, l’hôpital enregistrait ainsi 684 décès supplémentaires par rapport à la moyenne 2018-2019.
“Près de la moitié (48 %) des décès masculins ont lieu à l’hôpital en 2021, contre 46 % en moyenne en 2018-2019. Même si le nombre de décès de femmes à l’hôpital a augmenté en 2021, les femmes meurent moins à l’hôpital en proportion que les hommes, (44 % en 2021, 39 % en 2018-2019). La part des décès dans les hospices et maisons de retraites reste stable entre 2018-2019 et 2021 avec environ 5 à 6 % des événements enregistrés”, conclut l’étude de l’institut de statistiques.
