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Publié le 21/11/2022 à 21:53

La 23ème campagne pour l'élimination des violences faites aux femmes est lancée

La campagne internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes s'ouvre ce lundi en Martinique. Cette nouvelle édition porte sur la “répétition transgénérationnelle”. Plusieurs événements de sensibilisation sont organisés autour de cette thématique.

La 23ème édition de la campagne pour l'élimination des violences faites aux femmes se tient du 21 au 30 novembre en Martinique. À l’occasion de son lancement, la préfecture représentée par la Direction régionale au Droit des Femmes et de l'Égalité (DRDFE), accompagnée par une structure coordinatrice et des associations militantes, des institutions et des professionnels, mettent en place une large campagne de sensibilisation. L’identité visuelle de la campagne se décline sur divers supports : spot vidéo, affiche, dépliant, fresque murale. 

“La répétition transgénérationnelle”

Élaborée par l'association DYS-YENDA AUDIOVISUEL, la campagne locale vise à sensibiliser et conscientiser la population sur les reproductions de situations de violence dans les familles. Elle a pour slogan : “GRANMANMAN, MANMAN, YICH, ZA SIPOTÈ ASÉ ! ANNOU STOPÉ VIOLENS ANLÈ FANM !”. Il s’agit d’interpeller le public en communiquant de manière positive, sans incrimination, sans victimisation et sans intellectualisation. La campagne 2022 permettra également de s’interroger sur les causes de la répétition de situations de violences d’une génération à l’autre.

“Comme l’avait déjà souligné l’Enve-Martinique en 2008, les difficultés connues dans l’enfance et l’adolescence apparaissent comme des facteurs augmentant le risque de subir des violences conjugales psychologiques et/ou physiques : alors que les violences conjugales concernent 18 % de l’ensemble des femmes de la Martinique, elles passent à 26 % pour les femmes ayant déclaré un climat de tensions ou de violence entre les parents dans l’enfance,” révélait une enquête VIRAGE de 2019 de l'Institut National d'Études Démographiques. 

“Il y a un spectre extrêmement large de conséquences en cas de violences : elles peuvent être physiques, morales et peuvent même influer sur la reproduction et être génétiques. Il y a aussi un retentissement sur la sphère familiale. On sait que des enfants qui sont élevés dans un environnement  avec des violences, vont eux-mêmes développer des comportements comme des retards d’acquisitions, des comportements agressifs vis-à-vis des autres et parfois reproduire le schéma dans lequel ils ont été élevés en étant soit victime soit à l’origine de ces violences. (…) Le but  de cette 23ème édition est d’être sur la prévention, sur l’amélioration de la prise en charge", renseigne Jérôme Viguier, le directeur de l'ARS. 

Selon l'Organisation des Nations Unies, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde à ce jour. Pourtant elle demeure également l'une des moins signalées en raison de l'impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l'entourent.

118 féminicides en France

Les violences faites aux femmes sont encore nombreuses et continuent de tuer. Au 14 novembre, le collectif féministe “Nous Toutes” dénombrait 118 féminicides depuis le début de l’année, soit un décès tous les 2 jours.