Société
Par I. TRESIDENT
Publié le 11/01/2022 à 16:28

Le journaliste et militant André Aliker était assassiné il y a 88 ans

Il y a 88 ans, le 12 janvier 1934, le journaliste, syndicaliste et militant communiste, André Aliker, était retrouvé mort ligoté sur une plage de Case-Pilote. Un hommage lui est rendu ce mardi après-midi devant le siège du journal Justice.

Ce mercredi 12 janvier, marquera le 88ème anniversaire de l’assassinat d’André Aliker. Le 12 janvier 1934, le corps ligoté et torturé du journaliste et militant du parti communiste était découvert sur la plage de Fond Bourlet à Case-Pilote.

Militant du groupe communiste Jean Jaurès, André Aliker se passionne pour le métier de journaliste, y voyant un moyen de dénoncer la situation sociale des ouvriers agricoles. L’homme, qui n’hésitait pas à prendre le parti des exploités du système (les coupeurs de cannes, les dockers, les marins-pêcheurs) fût rédacteur en chef, correcteur et diffuseur de Justice, le journal du Parti communiste en Martinique. 

Épris de justice, il est assassiné le 12 janvier 1934 pour avoir dénoncé, dans une série dans d'articles signés “L'œil de Moscou”, un vaste scandale financier mêlant fraude fiscale et corruption de magistrat organisée par le Maître du Rhum de l'époque, Eugène Aubéry. Le contremaître, géreur et directeur de la très lucrative usine à sucre de Lareinty, était une des figures les plus puissantes de l’île.

Dans une édition spéciale du journal en date du 11 juillet 1933, André Aliker publie un article qui fait l’effet d’une bombe à la Martinique. L'article intitulé « Le Panama de Lareinty, les chéquards de la fraude fiscale. Magistrats pris la main dans le sac », accompagné d’une série de documents, dénonce la fraude fiscale et “met en lumière la complicité de certains magistrats métropolitains liés au milieu béké".

Sur sa tombe, on peut lire l’épitaphe, 
« Ils n’ont pas pu me corrompre, ils m’ont assassiné. »

Jusqu’à ce jour, l’affaire Aliker reste ancrée dans les mémoires. Pour la population martiniquaise et les militants communistes, André Aliker est un symbole mémorable de l’histoire de la Martinique et de la presse martiniquaise.

Hommage du Parti Communiste Martiniquais

Comme chaque année, les membres du Parti Communiste martiniquais rendent hommage au journaliste de Justice. Ce mardi 11 janvier à 16h, un cortège se réunira à Fort-de-France, devant le siège du journal situé dans la rue qui porte son nom. Les militants marcheront ensuite jusqu’au cimetière de la Levée à 16h30, où est enterré l’homme.