Le Parti Communiste Martiniquais et ses sympathisants ont rendu hommage à André Aliker, Armand Nicolas et quelques-uns de leurs militants disparus, ce mercredi 11 janvier au siège du journal Justice à Fort-de-France.
À l’occasion du 89ème anniversaire de l’assassinat d’André Aliker, le Parti Communiste Martiniquais a tenu à honorer la mémoire d'une partie de ses figures disparues. Le 12 janvier 1934, le journaliste, syndicaliste et militant communiste, est retrouvé mort, ligoté sur une plage de Case-Pilote.
Militant communiste du groupe Jean Jaurès, André Aliker se passionne pour le métier de journaliste, y voyant un moyen de dénoncer la situation sociale des ouvriers agricoles. Épris de justice, l’homme n’hésitait pas à prendre le parti des exploités du système. Il fût rédacteur en chef de Justice, le journal du Parti Communiste Martiniquais, à partir du 8 mai 1920.
Il est assassiné le 12 janvier 1934 pour avoir dénoncé un vaste scandale financier mêlant fraude fiscale et corruption de magistrat, organisé par le Maître du Rhum de l'époque : Eugène Aubéry. Contremaître et géreur, il était une des figures les plus puissantes de l’île.
Des hommes engagés dans la lutte contre le système colonial
Le moment de recueillement du PCM s'adressait à “tous ceux qui se sont le plus engagés dans la lutte contre le système colonial, en faveur de l’amélioration du sort des travailleurs martiniquais et de la revendication de la responsabilité”.
Un hommage a également été rendu à Armand Nicolas, l'historien, professeur et ancien secrétaire général du parti communiste martiniquais, qui s'est éteint le 26 janvier 2022.
Historien renommé et professeur émérite, Armand Nicolas a largement contribué aux recherches sur l'Histoire antillaise. Il a publié plusieurs ouvrages, notamment "Histoire de la Martinique" en 3 tomes. Armand Nicolas a œuvré en tant que secrétaire général du parti communiste martiniquais pendant 25 ans.
En 1953, il succède à René Mesnil à la rédaction en chef de Justice sous l’autorité du nouveau secrétaire fédéral Camille Sylvestre, à l’origine de la transformation de la Fédération Communiste en Parti Communiste martiniquais indépendant.
Les membres du parti ont également salué la mémoire de Victor Lamon, le père de la Sécurité sociale en Martinique et leader de la lutte des travailleurs, des avocats Georges Gratiant et Marcel Manville, de Pierre Zobda-Quitman, employé puis cadre hospitalier et militant communiste, de René Ménil, le philosophe qui, avec d’autres militants, a conceptualisé la pensée des communistes martiniquais et enfin d’Émile Capgras, ancien président du Conseil régional.
Un cortège s’est rendu au cimetière de la Levée, à Fort-de-France. Militants et sympathisants ont ensuite procédé à un dépôt de gerbes sur les tombes d’André Aliker et d’Armand Nicolas.