Dans le cadre de la visite de Jean-François Carenco en Martinique et en Guadeloupe, le ministère des Outre-mer a dévoilé son nouveau plan d’action pour la lutte contre la pollution par le chlordécone.
“Vive à terme sans « risque chlordécone » et réparer par l’action”. Tel est l’objectif du nouveau plan de lutte contre le chlordécone annoncé par le gouvernement ce mardi 27 juin.
Alors que Jean-François Carenco entame une visite au pas de charge en Martinique et en Guadeloupe, le ministère a précisé les nouvelles mesures mises en place par l’État visant à traiter les conséquences de cette pollution qui affecte plus de 90% de la population des deux îles.
Désormais, les éleveurs de bovins touchés par le pesticide recevront une aide financière qui leur permettra également de "sécuriser leur production". De plus, le surcoût du traitement de l’eau potable engendré par la pollution au chlordécone, dans les 7 stations où ce traitement est nécessaire (six en Guadeloupe et une en Martinique), sera dorénavant pris en charge, de façon exceptionnelle et dérogatoire. Pour rappel, c’est la sénatrice Catherine Conconne qui est à l’origine de cette mesure adoptée à l’unanimité par le Sénat.
"À ce jour, c’est la collectivité et donc les usagers qui supportent cette pratique coûteuse mais nécessaire. Je suis très heureuse de découvrir que le ministre vient d’annoncer cette mesure de justice", précise-elle sur les réseaux sociaux.
Deux autres nouvelles mesures ont été actées :
- Simplifier et prolonger l’aide financière aux pêcheurs impactés par le chlordécone jusque fin 2027.
- Doubler l’effort sur la recherche et l’innovation à horizon 2030, dans tous les domaines, notamment sur la santé de la femme et des enfants, la dépollution des sols et l’expérimentation en grandeur nature des découvertes des chercheurs.
Par ailleurs, 4 mesures déjà engagées seront renforcées en priorité :
- Prévenir et réduire l’exposition des femmes et des enfants au chlordécone grâce à une information renforcée et un suivi personnalisé.
- Amplifier et faciliter le recours au fonds d’indemnisation des victimes de pesticides.
- Proposer l’analyse gratuite des œufs, dans le cadre du programme Jardin familiaux (JaFa).
- Agir ensemble avec les élus et les acteurs du monde associatif. Porter collectivement des initiatives pour « aller vers » les personnes les plus vulnérables.
Le ministère précise que les préfets et directeurs des Agences Régionales de Santé sont engagés pour “veiller à la déclinaison efficace et rapide des actions, en lien étroit avec les acteurs locaux”. Les représentants de l'État disposeront d’une enveloppe locale qui passera de 4,5 M€ à 7 M€ par an, pendant 5 ans, pour la mise en œuvre de ces mesures.
