Dans un communiqué publié ce jeudi 16 mai, le président du conseil exécutif de la CTM estime que la situation de l'archipel est la résultante d'une histoire coloniale mouvementée. Serge Letchimy appelle le gouvernement "à la retenue et au dialogue avec toutes les forces Calédoniennes."
Alors que le "Caillou" vient de vivre une quatrième nuit de violences, le gouvernement a réuni une cellule de crise ce jeudi après-midi. Cinq personnes sont mortes, dont deux gendarmes, et des centaines de personnes sont blessées. Pillés, incendiés, les commerces et infrastructures de l'agglomération nouméenne sont largement détruites. On estime le coût de ces dégâts à environ 200 millions d’euros.
Depuis la Martinique, Serge Letchimy demande l'ouverture d'un dialogue "avec toutes les forces Calédoniennes". Dans un communiqué publié ce jeudi, le président du conseil exécutif de la Martinique retrace le fil de l'histoire coloniale de la Nouvelle-Calédonie, estimant que la situation actuelle résulte "d'une politique d'asservissement, de confiscation des biens et des terres et de colonisation débutée par la France en 1854, lors de la prise de la Kanaky et la fondation de Port-de-France, devenue Nouméa."
Hier, les députés ont adopté le très controversé projet de loi constitutionnelle qui élargit le corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
C'est ce texte qui a mis le feu aux poudres, provoquant la colère des indépendantistes kanak. Pour Serge Letchimy, "aucune solution pérenne ne peut être dictée de Paris, sans tenir compte du droit immuable à l'autodétermination des Kanaks. C'est bien en Nouvelle-Calédonie que devra se construire cette réforme constitutionnelle, avec et pour les Calédoniens, seuls maîtres de leur destin".