Suite à l’adoption de la réforme des retraites via l’article 49.3 de la Constitution et le rejet des deux motions de censure à l’Assemblée nationale, le président de la République s’est adressé aux Français dans un entretien télévisé que vous avez pu suivre sur votre chaîne ViàATV ce mercredi 22 mars.
Le chef de l’État s’est exprimé publiquement pour la première fois depuis le rejet de la motion de censure qui visait son gouvernement, suite à l'usage du 49.3 sur la réforme des retraites. Durant près de 35 minutes, Emmanuel Macron s'est exprimé sur la réforme des retraites, sur les manifestations ou encore sur la première Ministre, Elisabeth Borne.
Le président de la République souhaite que la réforme “entre en vigueur d'ici la fin de l'année”, mais a dit vouloir “attendre la décision du Conseil Constitutionnel” pour la promulguer.
Pour Emmanuel Macron, “cette réforme, elle est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire” pour que “1,8 million de retraités commencent à être augmentés d’environ 600 € par an en moyenne”.
Il a également évoqué son “regret de ne pas avoir su convaincre sur cette réforme des retraites. Cette réforme est difficile, on demande des efforts aux Français".
Condamnation de « l’extrême violence »
Alors que les manifestations se poursuivent dans les grandes villes dans l’Hexagone, le chef de l’État a condamné les violences dans les rues. “Qu'il y ait des manifestations, pacifiques, oui c'est légitime, c'est normal. À côté de ça, il y a les blocages et les violences, il faut les condamner”, précise Emmanuel Macron aux journalistes.
Dans son discours, Emmanuel Macron a comparé les manifestations spontanées contre la réforme des retraites à l'assaut du Capitole. “Quand les USA ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu, quand vous avez eu l'extrême violence en Allemagne, aux Pays-Bas ou par le passé chez nous, il faut dire on respecte, on écoute, on essaie d'avancer pour le pays mais on ne peut accepter ni les factieux ni les factions”.
Pénibilité au travail
Le chef de l’État déclaré qu'il souhaite rouvrir le débat sur la pénibilité au travail. Pour Emmanuel Macron, "62 ou 64 ans, ce n'est pas le sujet" face à un travail pénible, "c'est 55 ou 58 ans". "L'usure professionnelle, la reconversion de fin de carrière", estime-t-il.
Elisabeth Borne «a toute ma confiance»
Malgré les deux motions de censure déposées lundi contre son gouvernement, Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer sa “confiance” en la Première ministre. Il l’a par ailleurs appelé à “bâtir un programme de gouvernement” et “élargir la majorité”. Pour rappel, le président a exclu tout remaniement, toute dissolution de l’Assemblée et tout changement de chef du gouvernement.
Les chantiers de l’exécutif à venir
À la fin de l’entretien, le chef de l’État a évoqué les travaux à venir pour la suite de son mandat. “Je vais continuer d'avancer sur un cap qui est clair: le plein-emploi et la réindustrialisation. En 2030, il faut gagner la bataille de l'industrie décarbonée.
Le 2e cap est l'ordre républicain: 200 brigades de gendarmerie vont être ouvertes partout sur le territoire. Plus de juges, plus de greffiers pour juger plus vite face à la petite délinquance.
Le 3e: mieux vivre avec l'école, la santé et l'écologie. Pour l'école je veux qu'on puisse remplacer du jour au lendemain les profs dans les classes. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Il faut répondre aux besoins de la ruralité dans le scolaire. Il y a beaucoup de chantiers car on a d'immenses ambitions."