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Publié le 24/06/2022 à 00:05

Saison cyclonique : les armées se préparent avec l'Exercice Caraïbes 2022

À l’aube de la saison cyclonique, les Forces Armées aux Antilles et leurs partenaires ont mené un exercice international d’une ampleur inédite afin de se préparer à la saison cyclonique 2022. Entre le 7 et le 17 juin, l’exercice CARAÏBES 2022 a réuni 2 500 militaires, une dizaine de bâtiments de surface et d’aéronefs et une centaine de véhicules. On fait le récit du déroulement des opérations de l'exercice.

 

Pour se préparer à la saison cyclonique 2022 qui s’annonce intense, les FAA ont organisé un exercice majeur d’intervention basé sur un scénario "ambitieux mais réaliste". Cette simulation prévoyait le passage successif de deux cyclones majeurs, tel que la région et singulièrement l’île de Saint-Martin l’ont vécu en 2017 avec le passage destructeur de Maria et Irma. 

 

Quel était le scénario ? 

Dans le cadre de Caraïbes 2022, un ouragan de catégorie 4 nommé JOSEPHA est passé sur la Guadeloupe le 8 juin suivi par KENNETH, un cyclone de catégorie 3, sur Saint-Martin.

 

Stratégie adoptée

Pour faire face à cette menace, les FAA ont réuni des moyens conséquents dont le groupe Jeanne D’Arc, constitué du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral et de la frégate Courbet, alors en déploiement dans la zone.

 

Cette approche visait à améliorer la coordination des moyens des partenaires militaires et des services de l’Etat, responsable de l’opération de secours, ou ceux des organismes non-gouvernementaux (World Food Program, Croix rouge française).

 

Alors que les prévisions ne laissaient plus aucun doute sur la trajectoire et l’intensité du premier ouragan, les FAA ont armé leur poste de commandement interarmées au centre des opérations en Martinique, accueilli les moyens militaires en renforts venus de l’Hexagone (Groupe JEANNE D’ARC), de Guyane et de l’étranger. 

 

Ainsi, les Forces Armées en Guyane (FAG) et les forces partenaires ont contribué à projeter, sous le contrôle des FAA, des équipes de reconnaissances sur les îles menacées afin qu’elles s’y confinent. Dès que les conditions météorologiques l’ont permis, ces équipes ont débuté l’évaluation de la situation, complétée par les constats réalisés à l’aide d'avions, hélicoptères et drones. Ainsi, l’hélicoptère Dauphin et le drone S100 V2 du PHA Mistral, ont mené des vols de reconnaissance pour reconnaître les endroits les plus adaptés aux manœuvres amphibies de déchargement. 

 

Déroulement des opérations de secours

Les opérations de secours ont alors débuté sous la responsabilité du préfet de zone. Le PHA Mistral et le bâtiment amphibie américain USS Carter Hall ont projeté des troupes françaises (33e régiment d’infanterie de marine) et américaines (US Marines) ainsi que des véhicules terrestres sur les côtes guadeloupéennes en Basse-Terre, les ports et aéroports étant inaccessibles dans le scénario. Le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer Dumont D’Urville des FAA et un avion de transport CASA des FAG ont effectué des opérations de déchargement afin de venir en aide à la population sinistrée à Marie-Galante. 

 

Les forces terrestres, incluant les américains des US Marines et le Korps Mariniers néerlandais mais aussi les Régiments du Service Militaire Adapté (RSMA) de Guadeloupe et de Martinique, ont reconnu les zones, déblayé les routes et distribué les secours d’urgence avec l’aide de la Croix Rouge. 

 

Les moyens aériens et maritimes déployés : un avion de transport Casa CN-235 et un hélicoptère Puma des FAG, 6 avions MV-22 Osprey de l’armée américaine, l’USS Carter Hall et le Mistral ont permis aux forces qui opéraient d’évacuer des personnes sinistrées et blessées. Au même moment, les FAA se préparaient à l’impact du deuxième ouragan à Saint-Martin, projetant par air de nouvelles équipes françaises et néerlandaises (Korps Mariniers) pour reconnaître et intervenir tout en sécurisant les secteurs les plus exposés.

 

 Au cours de ces deux semaines d’exercices intenses, les FAA et ses partenaires ont développé leur interopérabilité et renforcé leurs liens pour être prêt à appuyer les autorités de l’Etat dans la gestion de ce qui reste l’une des crises majeures les plus redoutées aux Antilles.