Santé
Par Marlène Meck
Publié le 29/01/2024 à 21:30

Chlordécone : une étude d'envergure sur l'imprégnation de la population lancée en Martinique et Guadeloupe

10 ans après l'étude Kannari, qui a évalué l'exposition alimentaire au chlordécone en Martinique et en Guadeloupe, Santé Publique France lance Kannari 2. Objectif : améliorer les connaissances en matière d'imprégnation au pesticide pour renforcer les mesures de prévention et d'accompagnement. Une opération menée dans le cadre du Plan Chlordécone IV.

Comment a évolué l'imprégnation de la population au chlordécone ces 10 dernières années ? Les Antillais sont-ils exposés à d'autres molécules, telles que le glyphosate ou des métaux lourds comme le plomb ou le mercure ? Qui est le plus exposé ? Autant de questions auxquelles le volet 2 de l'étude Kannari ambitionne de répondre.

L'étude est déployée de janvier à juillet 2024. 3000 personnes, dont 700 enfants âgés de 6 ans au plus sont tirés au sort en Martinique et en Guadeloupe. Leur participation repose sur le volontariat. Une fois le courrier les désignant reçu, ils peuvent joindre la hotline mise à leur disposition (0 800 945 901 - n° Vert gratuit) ou se rendre sur le site internet dédié à l'étude (www.kannari2.fr).

L'étude comporte trois étapes, qui se déroulent au domicile des volontaires : un enquêteur va présenter l'étude dans le détail et recueillir l'accord de participation. Ensuite, une infirmière va effectuer les prélèvements biologiques (urine et sang). Enfin, les participants devront remplir un questionnaire sur leurs habitudes de vie, leur alimentation et leurs activités professionnelles et de loisirs.

"La nouvelle étude Kannari 2 permettre de mettre à jour les mesures de la présence de chlordécone dans les organismes des Antillais et d'identifier la part de la population qui dépasse le seuil au-delà duquel un effet sur la santé ne peut être écarté",
explique Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé Publique France dans un communiqué publié ce lundi 29 janvier avant de souligne que "la participation du plus grand nombre est indispensable pour la réussite de cette étude."

En 2013 - 2014, 2208 personnes ont participé à Kannari 1, dont 1102 Martiniquais. Les résultats ont démontré que plus de 9 Antillais sur 10 avaient de la chlordécone détectable dans le sang et un quart des Martiniquais présentaient un dépassement de la valeur toxicologique.