Société
Par Marlène Meck
Publié le 02/05/2024 à 16:31

Inégalités des chances : l'horizon est moins dégagé pour les natifs des Antilles

L'accès aux études supérieures, à un emploi ou à un poste à responsabilité est plus difficile pour les ultramarins que pour les natifs de l'Hexagone. C'est le constat dressé par la note d'analyse publiée ce jeudi 2 mai par France Stratégie.

L'horizon professionnel est loin d'être dégagé pour les natifs des Antilles et de la Réunion. Une "pénalité outre-mer" mise en lumière par la note d'analyse publiée ce mercredi par France Stratégie.

En moyenne, à origine sociale comparable, une personne née aux Antilles ou à la Réunion a entre 20% et 25% de chances en moins de décrocher un diplôme de l'enseignement supérieur qu'une personne née dans une autre région de France, même les moins favorisées.

Dans le monde du travail, cette inégalité des chances persiste. Dans un premier temps, l'accès à l'emploi est plus difficile. Un ultramarin aura 12% de chances en moins d'obtenir un travail. Des inégalités qui se creusent encore quand on grimpe dans la hiérarchie : pour décrocher un poste à responsabilité, un salarié né aux Antilles aura 45% de chances en moins d'occuper un poste de cadre que ses collègues nés dans l'Hexagone.

Ces écarts peuvent s'amenuiser quand on considère la situation des ultramarins partis au moins six mois dans l'Hexagone, ce qui concerne près de 40% des Antillais. Ils ont alors presque les mêmes chances de décrocher un diplôme d'études supérieures que leurs camarades et leur taux d'emploi est légèrement supérieur à la moyenne hexagonale. Lorsqu'ils restent en France métropolitaine, ils ont moins de mal à accéder à un statut de cadre, même s'il reste entre 8% et 20% inférieur à diplôme équivalent.
En revanche, de retour au pays, le taux d'emploi redevient équivalent à celui d'un Antillais qui n'a pas quitté son territoire d'origine. Selon France Stratégie, cela s'explique par le manque d'opportunités locales et l'inadéquation avec certaines formations universitaires.